pascalconvert

2018

"Melancholia", Fondation Boghossian, 2018

« Mélancolie: signe de distinction du coeur et d'élévation de l'esprit. »

Dictionnaire des idées reçues, Gustave Flaubert.

Présente dès l'Antiquité en Orient et en Occident et nommée bile noire, acedia ou spleen selon les époques, la mélancolie renvoie incessamment l'homme à une origine perdue et au regret d'un monde passé qui prendraient un charme douloureux. Mélancolie tire son étymologie de la bile (choie") noire (melan), qui serait installée dans la rate (spleen en anglais). Ce tempérament, qui eet assimilé dans l'histoire à des sentiments à la fois positifs et négatifs, a inspiré les plus grands artistes de par le monde. Melancholia présente septante oeuvres d'artistes majeurs originaires de différentes parties du monde, et de nombreuses installations conçues in situ pour la Fondation Boghossian, à l'instar de la Bibliothèque de livres cristallisés de Pascal Convert ou d'Animitas, l'installation de Christian Boltanski dans le jardin de la Villa Empain. Citons également les sculptures de Claudio Parmiggiani et l'oeuvre d'Abdelkader Benchamma. L'exposition, qui couvre plus de 150 ans de représentation artistique, invite le public à explorer le sentiment mélancolique et ses représentations universelles, au travers d'un dialogue établi entre les oeuvres d'artistes modernes et contemporains qui sont inspirés par la nostalgie d'un ailleurs ou d'un avant, et par les représentations de la solitude, des ruines et du temps qui passe. Le parcours de l'exposition suit six thématiques, intitulées respectivement Le Paradis Perdu, Mélancolies. Ruines, Le temps qui passe, Solitude et Absence. Elles proposent différents dialogues entre les oeuvres, notamment entre les peintures de Giorgio De Chirico, Martin Kippenberger et Rémy Zaugg, les autoportraits de Joseph Beuys, les sculptures d'El Anatsui, Lionel Estève et Claudio Parmiggiani, ou encore l'oeuvre d'On Kawara. L'exposition présente par ailleurs de nombreux artistes d'origine belge tels Léon Spilliaert, Constant Permeke, Paul Delvaux, Jef Geys. Geert Goiris et le coliectif KRJST Studio. Les artistes originaires du monde arabe sont également présents, notamment au travers des oeuvres de Farah Atassi, Manal Al Dowayan, Etel Adnan, Marwan ct Lamia Ziadé. Si la mélancholie reste au coeur des problèmes auxquels l'homme est confronté aujourd'hui, c'est que le monde qui s'offre à lui est une source inévitable d'inquiétudes, notamment au vu des enjeux humanitaires actuels et du changement irréversible de notre régime climatique. Les enfants de Saturne d'aujourd'hui et d'hier demeurent des êtres inconsolables, hantés par les problématiques existentielles. La terre « connue» ne sera plus jamais la même et semble désormais un paradis perdu, tandis que la révolution numérique des années 2000 inaugure une forme de déshumanisation des rapports humains, interrogeant la mesure dans laquelle l'individu demeure un être unique et irremplaçable.

Louma Salamé

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_ES_6886.jpgBibliothèque Fondation Boghossian. Cristallisation au livre perdu.
230 éléments. Long 12 m, haut maximale 29 cm. Maître verrier Olivier Juteau.

2018 ©LaurentdeBroca





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En arrière planFalaise de Bâmiyân, Coll. de l’artiste 2016/2018.

En avant planA livre ouvert, Cristallisation au livre perdu, verre, 2018 Maître verrier Olivier Juteau.



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A livre ouvert, Cristallisation au livre perdu, verre, 2018 Maître verrier Olivier Juteau.



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A livre ouvert, Cristallisation au livre perdu, verre, 2018 Maître verrier Olivier Juteau.



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Cœur de verre #5, Cristallisation au livre perdu, verre pourpre à l’or 31 éléments, Maître verrier Olivier Juteau. Détail 2018
Coll. Particulière.



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Bibliothèque Boghossian, Cristallisation au livre perdu, verre, 2018
Bibliothèque comprenant environ 230 éléments.
Maître verrier Olivier Juteau
Photo Laurent de Broca.